Cette statuette représente une déesse assise « en amazone » sur un Sphinx couché, coiffé du némès. La déesse, dont les cheveux, coiffés de boucles « libyques », sont ceints d’un bandeau et d’une couronne de fleurs, est vêtue d’une tunique longue découvrant la poitrine, d’un châle frangé noué entre les seins (« nœud isiaque ») et d’un manteau qui tombe de l’épaule gauche et enveloppe les jambes. Accoudée du bras gauche, brisé, sur le Sphinx, elle lève un lotus de la main droite.

Datée de l’époque impériale romaine, cette statuette reproduit vraisemblablement un type iconographique créé à l’époque hellénistique. Le Sphinx, qui porte la coiffe emblématique des souverains égyptiens, symbolise ici la terre d’Égypte arrosée par le Nil, sur laquelle repose une divinité difficile à nommer : les boucles « libyques », le châle frangé, le nœud et le lotus renvoient à la déesse Isis, mais, associés à la couronne végétale, peuvent tout aussi bien désigner quelque allégorie divinisée de l’abondance due à la crue du Nil (Euthénia ?).