COLLECTION

hydrie : combat d'Héraclès et Nérée

BNF_TC22728.jpg
BNF_TC22729.jpg
Sur la panse du vase, une scène délimitée par des bordures de frises végétales montre Héraclès, couvert de sa peau de lion, avec sa massue et son carquois. Il enserre dans ses bras la taille de Nérée, l'un des dieux de la mer, dans une lutte qui provoque la fuite de deux Néréides, filles du dieu marin.

La connaissance de la vérité, l'honnêteté et le sens de la justice sont des traits attribués aux divinités primitives de la mer. Selon la légende, Héraclès veut obtenir du dieu marin le chemin du Jardin des Hespérides pour y cueillir les pommes d'or. Le dieu marin - Nérée, le "Vieux de la mer" Halios Gerôn, ou encore Triton sur d'autres images - se défend en se métamorphosant en élément (le feu, l'eau), en plante et en animal mais, au terme de ses transformations, il cède, vaincu, et révèle le chemin. Sur l'image, le front dégarni et les longs cheveux blancs désignent un dieu âgé, précisément Nérée reconnaissable grâce à la présence de ses filles. Des traits clairs et délayés peints en diagonale derrière son dos, pourraient représenter le feu ; le lion tenu par la Néréide fuyant à gauche, et la panthère accolée à celle de droite expriment les métamorphoses du vieillard ou celles des déesses apeurées selon un schéma courant : l'apparence de ces personnages est préservée par la juxtaposition de leur transformation à leur corps. La représentation de la mer pourrait aussi être l'expression d'une métamorphose ou, plus simplement, un rappel du lieu de la scène et de la nature marine des protagonistes.

Le traitement de la mer en une masse transparente et fluide, masquant en partie le corps du dauphin plongeant, est inhabituel dans le langage plus conceptuel et stylisé que réaliste des peintres de vases attiques. L'expression de la réalité apparaît également dans le départ de guerriers, qui décore l'épaule du vase, dans les attitudes en interaction des chiens et des chevaux, et dans le mouvement de l'aurige à la tunique blanche ; des détails qui apportent spontanéité et animation à la scène. Les deux quadriges - attelages à quatre chevaux - sont statiques mais les chevaux sont expressifs. Des deux guerriers en armes, en partie dissimulés les chevaux, on ne distingue que les casques, le bouclier, la lance et les jambes ; comme sur l'image de la panse, la superposition d'éléments crée la profondeur.
Matériau
terre cuite
Aire culturelle
Grèce archaïque
Attribué à
atelier attique, Groupe de Léagros
Datation
fin du VIe s. av. J.-C.
Lieu de découverte
Italie, Vulci
Dimensions
H : 47,5 cm
Collection et inventaire
BnF, département des Monnaies, médailles et antiques, De Ridder.255
Collection précédente
ancienne Collection E. Durand
Mise à jour
2019-03-01