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Histoire de la collection d'antiques

Grand camée de France

Le Grand Camée, trésor de la Sainte-Chapelle

De 1789 à son décès en 1795, l'abbé Barthélemy, figure respectée, aux compétences multiples, numismate, épigraphiste, écrivain, auteur du très célèbre Voyage du jeune Anacharsis en Grèce (1788), va parvenir non seulement à protéger le cabinet des médailles de toute dispersion, mais encore à l'enrichir considérablement. Grâce à son intervention, après la loi de nationalisation des biens du clergé du 2 novembre 1789, des pièces majeures des trésors de Saint Denis et de la sainte Chapelle y sont mises à l'abri dès 1791, suivies en 1793 par les monnaies de l'abbaye de Sainte-Geneviève (les antiques ne viendront qu'en 1797) et les gemmes du trésor de la cathédrale de Chartres. Dès 1795, les antiques saisis aux émigrés affluent depuis le dépôt de la rue de Beaune, puis en 1797, de l'abbaye de Sainte-Geneviève et du Garde-Meuble national, de même que les confiscations opérées dans les pays conquis, Hollande et Italie notamment. Des inventaires et récolements manuscrits permettent d'identifier une partie des oeuvres, plus ou moins sommairement décrites. L'accent est mis sur les collections d’antiques, entraînant un désir accru de les exposer au public. Plusieurs projets sont élaborés.

Un Mémoire et projet sur la bibliothèque nationale, anonyme, probablement de la main d'Aubin-Louis Millin, présenté au Comité d’Instruction publique, le 10 frimaire an III (30 novembre 1794), préconise la création d’un Museum National des Antiques indépendant « qui serait pour l’archéologie ce que le Louvre était pour les arts ». Celui de Lebrun, en mars 1794, propose de séparer les monuments d’antiquités de la bibliothèque en deux classes : celle qui a pour but le dessin irait au Louvre, celle de l’érudition resterait à la bibliothèque. Bien que le projet n’ait pas été validé, cette orientation semble présider, tout au long du XIXe siècle, à la sélection des œuvres. Cette fermentation d'idées aboutit à la création d’un  poste de conservateur-professeur, attribué à Aubin-Louis Millin et l’ouverture d’une  grande salle des antiques, où les objets sont présentés méthodiquement, accompagnés d'étiquettes explicatives et de guides de présentation, régulièrement édités tout au long du XIXe siècle. Le Museum des Antiques est né.