Un jeune femme, dénudée et vue de trois quarts dos, est transportée sur les flots par un bélier marin bondissant sur lequel elle est assise et à l'encolure duquel elle se tient. L'arrière-train de l'animal hybride a la forme d'une queue de poisson qui s'enroule.
Bien qu'équilibrée, la composition stylisée témoigne de confusions, ou d'une originalité d'expression : le corps de l'animal disparait sous les pieds et sous le voile arrondi de la femme, voile qui ne semble pas tenu à droite.

Ce motif, en relief léger, ne trouve pas d'équivalent sur les œuvres de cette époque, tant au niveau du style que du sujet, le bélier marin, pourtant il reproduit un motif récurrent de ce personnage féminin, celui de la Néréide vue de dos : sur la plupart de ces représentations de dos, la draperie a glissé au point de dévoiler le corps de la déesse marine et le strophion (un bandeau entourant sa poitrine) - exprimé ici par un trait horizontal - barre le buste. La présence du strophion est caractéristique de ce schéma.
Le choix du bélier, jusqu'alors absent des représentations d'animaux hybrides, suggère un rapprochement avec la légende d'Hellé et de son frère Phrixos : enfants du premier mariage du roi Athamas, ils échappent aux manoeuvres meurtrières de leur marâtre Ino en fuyant vers la Colchide sur le bélier à la toison d'or, Chrysomallos. Pendant le trajet, Hellé tombe à l'eau et se noie dans le détroit par la suite appelé Hellespont en référence à jeune femme. Chrysomallos, qui volait dans les airs, n'était pas un animal marin. Cette image pourrait-elle évoquer une variante de la légende selon laquelle Hellé fut sauvée par Poséidon ? Une identification avec une Néréide semble moins hasardeuse.

Cette applique circulaire ornait le couvercle d'un "miroir à boîte", un type grec de miroir composé d'un fond - poli pour être réfléchissant - protégé par un couvercle décoré sur le dessus et parfois orné de gravures à l'intérieur.