Dans cet ensemble, chacune des cinq plaques d'os gravées assez grossièrement de reliefs peu saillants représente une Néréide mollement allongée sur les circonvolutions de la queue de la créature marine qui la transporte sur les flots. Du monstre, il ne reste que ces formes arrondies marquées de points.

Le sujet est identifiable par analogie : l'attitude de la déesse et le voile arrondi par le vent derrière sa tête sont  caractéristiques des images du déplacement de ces divinités marines sur les flots. Par analogie encore, le monstre pourrait être un animal, peut-être un cheval marin, comme sur d'autres plaques de ce type, plaques dont de nombreux exemplaires nous sont parvenus. Certaines, de la collection du Cabinet des médailles, représentent un satyre (reg.D.3037-3) et des ménades (reg.D.3037-4 ; reg.D.3037-8) et auraient pu orner le même coffret.
Ces appliques étaient en effet montées dans des placages d'os sur des coffrets destinés à l'univers féminin - coffrets à bijoux, de mariage - ainsi ornés d'images féminines, de scènes bachiques ou évoquant l'amour, la beauté. Le Recueil Muret en montre un exemplaire, reconstitué en 3D pour cette exposition virtuelle : ces trois thèmes y sont mêlés, peut-être pour former le cortège marin de Vénus qui associe souvent Néréides, monstres marins et Amours au son de la musique, ici jouée par les personnages du thiase bachique. Les dessins de Muret témoignent aussi de la polychromie des plaquettes qui devaient être peintes.