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Héraclès / Hercule : une collection d'exploits

Déjanire, à la nouvelle de l’infidélité de son époux, se souvint de la recommandation du centaure Nessos expirant, et adressa à Héraclès qui s’apprêtait à sacrifier à Zeus la tunique fatale. Le héros, dévoré par une intolérable douleur, résolut de mettre fin à ses jours et parvint à convaincre Philoctète d’embraser le bûcher qu’il venait de dresser. De héros auquel l’immortalité avait été promise, le fils d’Alcmène devint dieu et épousa Hébé, la jeunesse. La représentation de cette apothéose sur les vases attiques du VIe siècle av. J.-C. pourrait d’ailleurs délibérément rappeler un épisode historique : celui de la prise de l’Acropole par  Pisistrate de retour d’exil, à la faveur d’une mascarade qui le conduisit à incarner le héros panhellénique.

Comme avant eux le tyran d’Athènes, bien des dirigeants se revendiqueront nouveaux Héraclès – les collections du Cabinet des médailles en témoignent : Alexandre le Grand arbore la léonté, Commode cultive cette identification, et les rois de France depuis la Renaissance ne dédaignent pas ce modèle. Héros civilisateur pourfendeur de monstres, paradigme de courage ayant fait le choix de la vertu, et figure éminemment humaine promue parmi les dieux, il ne pouvait décidément manquer d’éveiller l’intérêt des grands.