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Histoire de la collection d'antiques

Cabinet des médailles : la salle des colonnes en 1951
la salle des colonnes en 1951

Au tout début du XXe siècle, le cabinet des Médailles déménage dans de nouveaux locaux aménagés par l'architecte Pascal, où le musée occupe trois salles en enfilade. La première,  vaste et lumineuse, au sobre décor de colonnes, reçoit monnaies, pierres gravées, céramiques et bronzes; la deuxième, dite "salle du Grand camée", est consacrée aux trésors, la dernière aux collections du duc de Luynes.

Ernest Babelon, directeur du Cabinet de 1892 à 1924, estimant que tout ne pouvait être exposé, privilégie numismatique, glyptique et archéologie grecque et romaine, choisissant de déposer les abondantes séries de stèles, les armes et armures, les objets égyptiens, orientaux et ethnographiques, dans des institutions parisiennes. Les collections se spécialisent, les achats sont axés sur les monnaies, médailles, pierres gravées, mais des dons et des legs complètent les enrichissements.

tessère : buste d'Isis

Tessère, buste d'Isis

En 1925, ce sont 3450 antiques qui sont légués par Wilhelm Froehner. D'origine  allemande, cet érudit à la forte personnalité avait commencé une belle carrière en France. Entré en 1862 au musée du Louvre, il devient conseiller de Napoléon III et familier de la cour. Mais la chute de l'Empire entraîne son renvoi du Louvre et l'exclut de toute carrière officielle. Aigri, appauvri, réduit à vivoter de la rédaction de catalogues de vente, il en profite néanmoins pour amasser une vaste collection objets modestes par leur valeur marchande mais riches par leur intérêt archéologique.Tessères d'os et d'ivoire, fragments de céramiques, lampes en terre cuite, petits bronzes, pierres gravées, stèles de marbre partagent un dénominateur commun : la présence d'inscriptions grecques, latines, étrusques, mais aussi dans des langues rares comme le celtibère.

intaille : Arès

Arès sur une intaille

En 1929, Gustave Schlumberger, descendant d'une riche famille d'industriels, mondain et grand voyageur mais aussi historien et chercheur infatigable, brillant byzantiniste, collectionneur de monnaies, sceaux, antiquités égyptiennes, orientales, byzantines, partage ses collections entre plusieurs musées français. Le cabinet des Médailles hérite de 2000 monnaies byzantines et autant de petits objets objets variés, sceaux byzantins et médiévaux, bulles, bagues, poids, tessères et 250 pierres gravées, sceaux-cyindres, camées, intailles. Beaucoup de celles-ci sont des "gemmes magiques", gravées aux premiers siècles de notre ère, dont la magie résulte tant du matériau et de l'iconographie que des inscriptions, tantôt lisibles, en grec, tantôt formées de signes indéchiffrables, les "charakteres".

bague à intaille : Amymone

Bague à intaille : Amymone

En 1967, le comte et la comtesse de Boisgelin invitent les conservateurs du Cabinet des Médailles à venir choisir monnaies et pierres gravées dans la collection rassemblée par leur oncle Louis de Clercq (1836-1901) en Syrie - qui comprenait alors le Liban, la Jordanie et la Palestine- entre 1859 et 1893.  Les cent cinquante bagues sélectionnées, en or massif ou, plus souvent, à chaton en pierre dure, sont issues de fouilles commanditées à son ami Péretié, interprète au consulat de France à Beyrouth puis consul de France, ou de découvertes fortuites, de Clercq se refusant à tout achat auprès de marchands.